Lettre mensuelle Mars 2022
LES MARCHÉS FORTEMENT IMPACTÉS PAR DES BANQUES CENTRALES PLUS RESTRICTIVES ET LA GUERRE EN UKRAINE
– 26% L’EFFONDREMENT DU ROUBLE CONTRE LE DOLLAR EN FÉVRIER
PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT
C’est avec le coeur lourd que nous écrivons cette lettre mensuelle et nos pensées vont à toutes les victimes de la guerre en Ukraine. Face à une telle tragédie, commenter les marchés financiers semble être un exercice quelque peu futile mais nous restons attachés à notre tâche.
Au début du mois de février, les marchés ont continué de tabler sur un nombre plus élevé de hausses de taux de la Réserve fédérale et les attentes d’une hausse des taux de la BCE ont également augmenté de manière significative. Les marchés d’actions ont néanmoins plutôt bien résisté, aidés en cela par la publication de solides résultats en général ; il y a toutefois eu quelques grandes déceptions de la part de sociétés comme Meta Platforms (Facebook) et Paypal. La seconde partie du mois a été principalement marquée par la montée des tensions géopolitiques à la frontière ukrainienne, puis par le pire des scénarios, lorsque les forces russes ont commencé à envahir l’Ukraine le 24 février. Alors que les actions européennes ont fortement chuté ce jour-là, comme on pouvait s’y attendre, les actions américaines ont terminé en nette hausse, après une ouverture très faible. Sur l’ensemble du mois, le S&P 500 a chuté de 3,1% et l’Euro Stoxx 50 de 6%. De fortes fluctuations ont également été observées sur les marchés obligataires, la hausse initiale des rendements à long terme ayant ensuite été en grande partie effacée. Les rendements des bons du Trésor et des Bunds à 10 ans sont passés de 1,78% et 0,01% à 2,05% et 0,32% respectivement, avant de terminer le mois à 1,83% et 0,13%. Dans l’environnement actuel, les prix des matières premières ont continué de grim-per, l’énergie, les métaux industriels et précieux, et les céréales s’appréciant fortement. Le dollar américain a également logiquement terminé le mois en hausse, les investisseurs cherchant à se réfugier dans le billet vert.
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT
Les événements dramatiques survenus en Ukraine ont ajouté aux difficultés auxquelles les marchés financiers étaient déjà confrontés. Historiquement, de tels événements ont eu des effets relativement limités et temporels sur les marchés. Cela semble être confirmé par leur réaction, jusqu’à présent, de-puis le début de l’invasion russe. À l’exception évidente des actifs russes, les actifs européens ont été les plus touchés, comme on pouvait s’y attendre, mais certains marchés sont en territoire positif depuis le 23 février, tandis que d’autres enregistrent des pertes limitées. L’exposition de notre porte-feuille modèle aux actions européennes est sous-pondérée depuis un certain temps, essentiellement en raison d’une sur-pondération des marchés émergents. Ceci explique pourquoi nous n’avons pas réduit notre allocation à l’Europe et nous pensons que la large diversification des portefeuilles est bien adaptée à l’environnement actuel. Des rotations fréquentes et soudaines entre les régions, les styles, les secteurs et les capitalisations boursières devraient continuer à se produire à un rythme très rapide et il est illusoire de tenter d’être constamment en phase avec ces nombreux changements.
LES ÉVÈNEMENTS EN UKRAINE VONT CONTINUER À PESER SUR LE SENTIMENT DE MARCHÉ À COURT TERME
ACTIVITÉ DES PORTEFEUILLES / NOUVELLES
Février a été un mois négatif pour les portefeuilles. Comme le mois précédent, les marchés obligataires et d’actions ont été plus faibles en raison de la hausse des rendements, de l’écartement des spreads de crédit et de la détérioration marquée du sentiment du marché. Les fonds de petites capitalisations et d’actions « value » européennes, le fonds technologique mondial et la dette de sociétés des marchés émergents ont été les principaux détracteurs. Des contributions positives ont été apportées par l’exposition à l’or, le fonds du secteur de la santé et le fonds d’actions minières, qui ont bénéficié de la hausse des prix des matières premières. Dans l’espace alternatif, les fonds de crédit long/short, la stratégie Event-Driven, les stratégies CTA et Global Macro ont bien résisté et ont joué leur rôle de diversification dans le portefeuille.
En février, nous avons procédé à quelques changements dans les portefeuilles modèles. La stratégie d’actions de croissance des marchés émergents a été remplacée par un fonds Asie ex-Japon avec une approche « value ». L’objectif est de tirer profit des valorisations extrêmement basses des sociétés du fonds. Un fonds d’actions globales axé sur la croissance a également été remplacé par un autre fonds global exposé à des entreprises ayant des bénéfices stables. L’objectif, dans les deux cas, était de réduire une partie de la volatilité du portefeuille et de rééquilibrer les allocations aux fonds de croissance et de valeur.
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