Lettre Mensuelle | Novembre 2023

Rendement américain à 10 ans a flirté avec les 5% terminant à 4,93% en baisse par rapport au somment de 5,02%

- 6,8% LA PERFORMANCE DE L’INDICE RUSSELL 2000

 

Perspectives d'investissement

Tous les indicateurs d'inflation ont considérablement ralenti depuis leur pic, mais ils restent tous supérieurs aux objectifs des banques centrales. Malgré cela, les banques centrales des principaux marchés développés ont réitéré leur décision de suspendre le cycle de resserrement monétaire, ce qui pourrait si-gnifier que nous avons atteint la fin du cycle. Malgré cette pause, les rendements des obligations américaines à 10 ans ont dépassé de peu la barre des 5 % et ont conditionné le comportement et les rendements du marché. À 4,93 % à la fin du mois d'octobre, les rendements n'ont pas été aussi élevés depuis la mi-2007. L'écart 2 ans/10 ans a terminé le mois à 16 points de base après avoir culminé à plus de 110 points de base en juillet.

Le mois d'octobre a été terrible pour les marchés financiers. Il a été difficile pour les marchés d'actions, mais aussi pour les détenteurs d'obligations, en particulier les détenteurs d’obligations à échéances longues. L'indice Global Ag-gregate couvert en dollar américain a baissé de 0,7%, le Global Aggregate Corporate et Global High Yield ont baissé respectivement de 1,0% et de 0,9%, tandis que le EMD USD Aggregate a baissé de 1,5%. Comme en septembre, la plus mauvaise performance a été enregistrée sur le segment US Long Treasury avec une baisse de 4,9% après une chute de 11,8% au troisième trimestre.

L'indice des actions mondiales a enregistré une baisse de 2,7 % en monnaie locale et de plus de 3 % en dollar américain. Aux États-Unis, l'indice équipon-déré a reculé de 4,1 %, tandis que l'indice principal a baissé de 2,1 %. Outre la forte baisse des indices de petites capitalisations (-6,3%), on note également la baisse significative de l’indice value (-3,5%) par rapport aux indices de crois-sance comme le Nasdaq 100 (-2,1%). Les indices européens ont également entamé le 4ème trimestre en recul, avec une baisse de 3,6%. Les moyennes et petites capitalisations ont nettement plus corrigé que les grandes capitalisa-tions, avec des baisses respectives de 4,8% et 5,9%. En dollars américains, les marchés émergents ont reculé de 3,9%, la Chine A de 3,0% et les marchés fron-tières de 5,8%.

L'indice du dollar américain (DXY) s'est légèrement renforcé (+0,5%) alors que le yen japonais continue de plonger vers de nouveaux plus bas face au dollar américain. Comme souvent dans ces phases d’aversion au risque liées aux ten-sions géopolitiques, le prix de l'or en a profité, progressant de 7,3%. De manière plus surprenante, le prix du pétrole brut West Texas a baissé de 10,8%.

 

Stratégie d'investissement

Au début de l'année, le consensus était qu'une récession était inévitable, en raison de la hausse des prix du pétrole et d'une politique monétaire restrictive qui a vu les taux directeurs re-levés à une vitesse et à un niveau sans précédent. Quelque neuf mois plus tard, la récente publication de la crois-sance du PIB réel de l'économie américaine au troisième trimestre a été étonnamment forte, avec une croissance an-nualisée de 4,9 % en glissement trimestriel.

La situation est bien différente en Europe, où la dernière pu-blication a confirmé une croissance anémique qui flirte avec les niveaux associés à une phase de contraction.

Après une remontée en septembre, dans le sillage de la hausse des prix du pétrole, les chiffres d’inflation publiés en octobre montrent une baisse, ce qui devrait rassurer les banques cen-trales. Nous ne prévoyons donc pas de nouvelles hausses de taux et pensons que nous avons atteint le sommet du cycle.

Aux États-Unis, les taux d'intérêt à long terme ont augmenté en raison de la vigueur persistante de l'économie, en particu-lier du marché de l'emploi, du report de la baisse des taux et du besoin croissant pour financer le déficit budgétaire.

Avec des rendements obligataires en hausse, la classe d'actifs devrait retrouver les faveurs des investisseurs. De plus, la ré-duction des incertitudes sur la trajectoire des taux directeurs et la baisse des taux d'inflation devraient soutenir à la fois les obligations souveraines et les obligations de sociétés de qua-lité, qui ont généralement une plus forte sensibilité aux taux d'intérêt que les obligations à haut rendement.

LE DIFFÉRENTIEL 2Y/10Y A TERMINÉ LE MOIS À 16 POINTS DE BASE APRÈS AVOIR CULMINÉ À PLUS DE 110 POINTS DE BASE EN JUILLET

 

Activité des portefeuilles

L'évolution du mois écoulé aura mis à l'épreuve les nerfs des investisseurs et testé d'importants supports techniques. Les prochaines semaines seront décisives, car nous pourrions as-sister soit à une accélération de la tendance baissière, soit à un rebond important pour corriger la situation de survente ob-servée sur de nombreux marchés. En cas de rebond, celui-ci pourrait être violent, car un tel retournement de tendance sur les taux d'intérêt ou les indices boursiers obligerait les straté-gies de tendance à clôturer leurs positions vendeuses.

Nous maintenons notre opinion favorable sur les actions, une surpondération que nous avons progressivement augmentée en octobre, et continuons à rééquilibrer nos positions obliga-taires vers un meilleur équilibre entre le risque de taux d'intérêt et le risque de crédit.

Au sein de notre poche obligataire, nous maintenons notre ex-position à la dette d'entreprise à haut rendement des marchés émergents, où nous estimons que le portage est suffisant pour atténuer le risque pays et le risque spécifique de ce segment de marché. En ce qui concerne les actions des marchés émer-gents, et plus particulièrement de la Chine, nous avons remplacé notre exposition à la Chine élargie par des actions domestiques chinoises (actions A).

Dans le cadre de notre allocation aux alternatives liquides, nous avons pris des bénéfices sur nos stratégies de suivi de tendance et restons désormais neutres sur ce groupe de stra-tégies. Le produit a été réinvesti dans notre stratégie dédiée à la parité des risques (risk parity), une stratégie qui vise à four-nir un accès efficace et efficient à un large éventail de classes d'actifs, y compris les matières premières telles que l'or.

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