Lettre mensuelle | Mars 2023

LES MARCHÉS IMPACTÉS PAR DES ATTENTES DE TAUX PLUS ÉLEVÉS

4% LE NIVEAU MAXIMUM ATTENDU DU TAUX DIRECTEUR DE LA BCE

 

PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT

L’optimisme du début de l’année sur les marchés financiers a cédé la place à de nouvelles inquiétudes concernant l’inflation et des politiques monétaires encore plus strictes, ce qui a provoqué une baisse importante des marchés obligataires. Comme souvent observé en 2022, la volatilité des marchés obli-gataires a sensiblement augmenté et a eu un impact sur la dynamique des autres classes d’actifs. Les rendements des bons du Trésor à 10 ans ont ter-miné le mois en hausse de 41bps, à 3.92%, et ceux des Bunds à échéance similaire ont augmenté de 37bps, à 2.65%. Alors que les marchés boursiers européens se sont montrés résistants, l’indice Euro Stoxx 50 ayant progressé de 1,8%, les marchés émergents et les marchés américains ont cédé une grande partie de leurs gains de janvier ; l’indice MSCI EM a chuté de 6.5% et l’indice S&P 500 a perdu 2.6%. Dans ce contexte, le dollar US a profité de l’élargissement du différentiel de taux d’intérêt entre les bons du Trésor et les Bunds, et de son statut de valeur refuge, pour enregistrer une solide perfor-mance par rapport aux autres devises principales. Un dollar fort et des taux d’intérêt réels plus élevés ont eu pour conséquence que l’or a vu ses gains du début de l’année s’effacer, tandis que les prix des autres matières premières ont également chuté.

La confiance des marchés en début d’année quant au déclin de l’inflation semble avoir été remplacée par la crainte que l’inflation soit plus persistante et reste plus élevée plus longtemps que prévu. Ce changement de perspective a été déclenché par la publication de données sur l’inflation supérieures aux prévisions, des deux côtés de l’Atlantique, et s’est traduit par une forte hausse des attentes en matière d’inflation. La correction des marchés obligataires en février signifie qu’ils sont désormais plus étroitement alignés sur les perspec-tives de la Réserve fédérale et de la BCE, ce qui revient à admettre que les taux directeurs finiront par atteindre des pics beaucoup plus élevés que prévu. Les marchés tablent désormais sur des taux directeurs maximaux de 5.5% aux États-Unis et de 4% dans la zone euro, contre des taux maximaux attendus de 4.7% et de 3.05% respectivement en janvier 2023.

 

STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT

Nous avons maintenu notre allocation d’actifs prudente en février. En raison d’une sous-pondération aux actions et à une faible duration de l’exposition aux obligations, la baisse des portefeuilles n’a pas été trop importante. Dans la lettre d’information du mois dernier, nous avions réitéré notre scepticisme quant aux perspectives optimistes des marchés sur un pivot de la Fed au second semestre 2023 et n’avons donc pas été surpris par le recul des marchés actions face à la hausse des rendements obligataires. Nous pensons que les primes de risque des actions ne sont pas attrayantes à ce stade, ce qui nous incite à rester prudents, notamment en raison des inquiétudes concernant les marges bénéficiaires et l’évolution des bénéfices.

Nous observons attentivement le niveau des rendements des obligations européennes, car nous approchons d’un point où nous pourrions augmenter la duration des portefeuilles. Les derniers développements dans les marchés obligataires signi-fient également que l’appréciation récente du dollar US s’est arrêté. Comme notre premier objectif concernant la parité EUR/USD n’a pas été atteint, nous n’avons pas encore réduit notre exposition au dollar pour les portefeuilles non libellés en USD.

LES INVESTISSEURS SONT REVENUS SUR LEUR POSITION OPTIMISTE CONCERNANT LES TAUX TERMINAUX

 

ACTIVITÉ DES PORTEFEUILLES / NOUVELLES

Le mois de février a été négatif pour les portefeuilles, les classes d’actifs actions et obligataires ayant été détracteurs, tandis que les stratégies alternatives n’ont apporté qu’une contribution positive marginale. Pour les portefeuilles non libellés en USD, l’appréciation du billet vert a apporté une contribution positive bienvenue. Certains des fonds les plus performants en janvier ont sous-performé au cours du mois passé ; le fonds de valeurs minières et les actions chinoises ont été les plus grands détracteurs des actions, tandis que les crédits d’entreprises des marchés émergents et le fonds d’emprunts bien notés à longue duration ont été les plus grands détracteurs de la poche obligataire. Les actions de valeur européennes et les actions cycliques ont fourni les meilleures contributions au sein des actions, tandis que le fonds haut rendement européen à duration courte a généré la seule contribution obligataire positive.

Deux nouveaux fonds ont été ajoutés à notre liste en février. Le premier est une stratégie Global Macro systématique qui s’appuie sur des indicateurs fondamentaux et de prix. Le fonds combine des stratégies fondamentales, de portage, de suivi de tendance, et de valeur/réversion et affiche une per-formance historique remarquable. Le second est un fonds d’actions US de valeur concentré, qui cherche à investir dans les actions de grandes entreprises qui se négocient avec une décote. La stratégie a surperformé à la fois l’indice S&P 500 et son indice de référence Value depuis sa création en 2008.

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